Les acteurs de la mobilité durable évoluent dans un environnement aussi innovant que sensible. Entre les débats sur la dangerosité des trottinettes électriques, la pollution générée par les batteries, ou encore les tensions avec des riverains confrontés à de nouveaux usages de l’espace public, la polémique n’est jamais bien loin. Dans ce contexte, une bonne stratégie de relations presse (RP) de crise n’est plus une option, mais une nécessité pour protéger sa réputation et maintenir la confiance des usagers, des institutions et du grand public.
Anticiper les critiques : préparer le terrain avant la tempête
La première étape d’une gestion de crise réussie consiste à anticiper les attaques potentielles. Cela implique la mise en place d’une FAQ détaillée, d’éléments de langage clairs et d’une documentation accessible pour répondre aux objections les plus fréquentes.
Par exemple, face à la critique récurrente de l’impact environnemental des batteries, une entreprise de mobilité doit pouvoir fournir immédiatement des chiffres vérifiés sur son taux de recyclage, ses fournisseurs certifiés ou encore ses efforts de recherche sur des technologies alternatives. En parallèle, des scénarios de crise peuvent être simulés en interne afin que chaque membre de l’équipe sache comment réagir et à qui transmettre l’information.


Répondre vite et juste : trouver l’équilibre entre réactivité et précision
En matière de communication de crise, deux écueils guettent : le silence, perçu comme une fuite, et la précipitation, qui conduit à diffuser des informations inexactes. La bonne posture se situe dans l’entre-deux : répondre rapidement, mais avec des messages factuels et vérifiés.
La clé est la transparence. Reconnaître une difficulté, exprimer de l’humilité et surtout expliquer les faits avec clarté renforcent la crédibilité de l’entreprise. Dans un univers où l’opinion publique se forge souvent sur les réseaux sociaux, un délai de quelques heures peut faire la différence entre un bad buzz et une communication maîtrisée.
Désigner un porte-parole formé et légitime
Toute entreprise devrait désigner en amont un porte-parole identifié, capable de porter la voix de l’organisation dans les moments difficiles. Ce rôle exige une double compétence : une compréhension fine des enjeux techniques (sécurité, réglementation, impact environnemental) et une expertise RP pour dialoguer avec les médias et les parties prenantes.
La légitimité est essentielle. Un porte-parole qui maîtrise ses dossiers, adopte un ton mesuré et sait vulgariser les données techniques rassure autant les journalistes que les usagers. À l’inverse, une communication dispersée ou improvisée par plusieurs interlocuteurs décrédibilise immédiatement la parole de l’entreprise.


Montrer les actions concrètes : du discours aux actes
Une communication de crise ne peut pas se limiter aux mots. Elle doit s’accompagner de preuves tangibles d’action. Si des accidents liés aux trottinettes sont en cause, l’entreprise pourra annoncer le renforcement des mesures de sécurité (par exemple l’amélioration des systèmes de freinage). La collaboration avec les autorités publiques, les associations locales ou encore les experts indépendants est également un levier puissant pour montrer que l’entreprise ne se contente pas de défendre son image, mais agit pour améliorer réellement la situation.
Dans un secteur aussi scruté que celui de la mobilité durable, la polémique n’est pas une question de « si », mais de « quand ». Une stratégie RP de crise efficace repose sur quatre piliers : anticiper les critiques, répondre vite et avec justesse, s’appuyer sur un porte-parole crédible, et démontrer par des actions concrètes l’engagement de l’entreprise.
C’est en combinant transparence, préparation et capacité d’action que les acteurs de la mobilité pourront transformer la crise en opportunité de renforcer leur légitimité et leur image de pionniers responsables.