Start-up, institution publique, association ou grand groupe : quel que soit le secteur, la relation avec les médias repose avant tout sur la qualité de la prise de parole pour la presse. Un bon produit ou un service innovant ne suffit pas. S’il est mal expliqué, mal incarné ou mal défendu, il passera inaperçu.

Dans un paysage médiatique saturé d’informations et de prises de position, préparer son porte-parole devient un enjeu stratégique. Entre rigueur, clarté et authenticité, tout se joue dans la manière dont le message est transmis.

Voici les bonnes pratiques pour transformer une intervention média en levier de visibilité et de confiance.

Définir le message clé : aller à l’essentiel sans s’éparpiller

Avant toute interview ou conférence de presse, la première étape consiste à définir le message principal. En une ou deux phrases, il doit résumer l’essence du discours : ce que l’entreprise veut que les médias retiennent, et surtout ce que le public doit comprendre.

Ce message doit être :

  • Clair : compréhensible par un lecteur ou auditeur non spécialiste.
  • Concret : appuyé par des chiffres, des résultats ou des exemples d’usage.
  • Cohérent : aligné avec la stratégie globale de communication.

C’est le cœur du média training : apprendre à formuler des réponses synthétiques, éviter le jargon et répéter les éléments de langage essentiels. Pour renforcer la crédibilité, il est utile de préparer des réponses types aux objections, notamment sur les sujets sensibles (prix, impact environnemental, positionnement concurrentiel).

Enfin, une touche d’anecdote personnelle ou de storytelling aide à humaniser le propos : une rencontre marquante, un retour d’expérience client, une petite victoire du quotidien. C’est souvent ce que les journalistes retiennent le mieux.

Travailler le visuel : posture, cadre et éclairage

L’interview ne se joue plus uniquement sur le contenu, mais aussi sur l’image. Les formats vidéo, qu’ils soient destinés à la télévision ou aux réseaux sociaux, exigent une attention particulière à la forme.

Quelques réflexes simples :

  • Soigner le cadre : un fond neutre, ordonné et professionnel valorise le propos.
  • Adopter une posture ouverte et stable : se tenir droit, éviter les gestes brusques, ancrer le regard vers l’interlocuteur ou la caméra.
  • Vérifier l’éclairage : un visage bien éclairé renforce la présence à l’écran et la qualité perçue de l’interview.

Ces détails, souvent négligés, contribuent à la perception de sérieux et de maîtrise. Une interview bien filmée peut ensuite être réutilisée pour les réseaux sociaux, le site web ou les présentations institutionnelles

Accepter de dire « je ne sais pas » : la transparence avant tout

Face à un journaliste, vouloir tout maîtriser peut vite se retourner contre soi. Tenter une réponse approximative ou improvisée sur un sujet mal connu crée un risque d’erreur… et de perte de crédibilité.

Un bon porte-parole sait reconnaître les limites de son champ d’expertise. Dire « Je n’ai pas l’information, je préfère vérifier » ou « Ce n’est pas mon domaine, mais je peux vous mettre en relation avec notre expert » n’est pas un signe de faiblesse, c’est une preuve de professionnalisme.

Cette posture rassure les médias, qui apprécient la sincérité et la précision. En matière de communication, l’authenticité prime sur la perfection.

S’entraîner pour mieux performer : la pratique comme levier de confiance

Organiser des sessions d’entraînement en conditions réelles est la meilleure manière de progresser.

Ces exercices permettent de :

  • Tester les réflexes en situation de stress (micro tendu, timing court, question piège).
  • Ajuster le ton, le rythme et la gestuelle.
  • Recevoir un retour objectif sur la clarté et la force du message.

Idéalement, ces sessions doivent être enregistrées pour un débriefing précis : choix des mots, regard caméra, fluidité, gestion du silence. Une dizaine de minutes d’exercice peut parfois faire gagner des heures de sérénité le jour J.


Adapter le discours au format et au média

Un message unique ne suffit pas. Parler à un quotidien économique, à un podcast thématique ou à une chaîne d’info demande des approches différentes.

Le porte-parole doit savoir :

  • Alléger son propos pour un format court ou grand public.
  • Approfondir son argumentaire pour une interview spécialisée.
  • Simplifier les chiffres et raconter une histoire pour les médias audiovisuels.

Cette agilité est au cœur du média training moderne : s’adapter sans se dénaturer, rester cohérent tout en variant la forme selon l’audience.

Bien préparer son porte-parole, ce n’est pas seulement éviter les maladresses : c’est transformer la communication en stratégie d’influence positive. Un message clair, une posture authentique, une pratique régulière et une transparence assumée permettent d’instaurer une relation de confiance durable avec les médias. Dans un monde où chaque mot peut être repris, diffusé et commenté, la maîtrise de la parole publique devient un véritable atout concurrentiel.

Un média training bien mené, c’est l’assurance qu’un bon produit ou une belle idée trouve enfin la voix qu’il mérite.