Un journaliste vous contacte pour parler de votre projet dans la mobilité ? C’est une vraie opportunité : ce secteur passionne, il touche à l’innovation, à l’écologie, à l’économie… et aux usages du quotidien. Mais c’est aussi un domaine technique, scruté, souvent politisé. Autant dire que votre prise de parole doit être maîtrisée. Que vous soyez une start-up en train de lancer une solution de mobilité partagée, un acteur du transport public, un fabricant de véhicules ou un expert des infrastructures : vos réponses engagent.
Voici les 4 réflexes à adopter pour répondre comme un pro (et éviter de vous en mordre les doigts plus tard).
1. Vous ne savez pas ? Dites-le.
Les sujets liés à la mobilité font souvent appel à des données pointues : nombre d’utilisateurs, taux de disponibilité, autonomie des véhicules, réglementation locale, impact carbone, etc. Et ces chiffres peuvent rapidement évoluer. Si vous ne les avez pas sous la main, n’improvisez pas.
👉 Un bon journaliste comprendra et appréciera votre souci de précision. Dans un secteur technique comme celui-ci, l’erreur peut coûter cher, en réputation comme en confiance.
À éviter :
« Il me semble que… » ou « Je crois que c’est autour de… » : ce flou peut vous nuire une fois publié.


2. Appuyer ses propos avec des sources fiables
Les innovations dans la mobilité suscitent souvent de l’enthousiasme, mais ce n’est pas une raison pour tomber dans l’auto-promotion. Ce que cherchent les journalistes : des preuves, des chiffres, des retours concrets.
Évitez les formules vagues du type :
❌ « Notre solution cartonne en centre-ville. »
❌ « On a des super retours, globalement. »
Dans un secteur où les acteurs sont nombreux et la concurrence rude, ceux qui apportent des preuves marquent des points.
👉 Pensez à préparer une fiche avec vos données clés ou chiffres récents. Elle pourra servir de base solide à toute prise de parole.
3. Comprendre le « off » : ce que vous pouvez dire… ou pas
Le monde de la mobilité implique souvent des collaborations publiques/privées, des appels d’offres, des discussions avec les collectivités, des projets en phase de test ou de levée de fonds. Autant d’éléments sensibles. Savoir utiliser le off the record est donc essentiel.
Le principe est simple : tout ce que vous dites est publiable… sauf si vous précisez clairement, en amont, que ce n’est pas le cas.
👉 Avant de livrer une info non officielle, dites : « Ce que je vais vous dire est confidentiel et ne doit pas être publié, c’est bon pour vous ? »
Attention : ce n’est pas parce que vous dites « c’est off » après coup que le journaliste est tenu de respecter ce cadre. Anticipez, posez le contexte, et obtenez un accord clair.


4. Ne pas enjoliver sa réalité
Dans la mobilité, on touche à la vie réelle : retards, incidents, saturation, météo, freins à l’adoption… Le terrain est complexe, et aucun système n’est parfait. Vouloir trop en faire ou masquer les points faibles peut créer une vraie dissonance, surtout si les utilisateurs ou élus racontent une autre version.
👉 Assumer les limites, c’est gagnant :
« Notre solution fonctionne très bien sur les trajets courts. Sur les longues distances, on travaille encore sur l’optimisation de la batterie. »
C’est clair, transparent, responsable, et ça renforce la crédibilité de tout ce que vous direz ensuite.
En conclusion
Parler à un journaliste, ce n’est pas faire un pitch commercial. C’est fournir des informations utiles, précises et sincères, dans un cadre professionnel. Une bonne réponse, ce n’est pas celle qui embellit la réalité, mais celle qui résiste à la vérification et qui inspire confiance.
Si vous deviez ne retenir que trois règles d’or :
- Ne jamais improviser sur un point sensible.
- Sourcer ce que vous avancez.
- Respecter le cadre de l’échange, en distinguant le on du off.
Parce qu’en communication, la crédibilité n’est pas un atout. C’est une base.